:

The weather in Syros is:

°C

HISTOIRE DE SYROS

La création de la capitale des Cyclades

L’histoire de Syros commence au 3ème millénaire av. J.-C. dans les cités fortifiées de Chalandriani et de Kastri dans le nord de l’île. Ce sont des établissements importants du début de la période cycladique, dont les fouilles à Kastri ont révélé une société très organisée de l’âge du bronze possédant des compétences avancées en métallurgie. Par ailleurs, plus de 600 tombes ont été découvertes entre Kastri et la localité actuelle de Chalandriani. Les vestiges des deux sites sont exposés au Musée archéologique de Syros, ainsi qu’au musée archéologique national et au musée d’Art cycladique d’Athènes.

Le millénaire qui a suivi voit les Phéniciens, les Minoens et les Mycéniens arriver sur l’île et s’installer progressivement, bientôt, suivis par les Ioniens. De nombreuses traces d’établissements urbains et d’activités rurales datées du 7ème siècle av. J.-C., période pendant laquelle Homère faisait référence dans l’ Odyssée à l’île de « Sirii » près de Délos, ont été retrouvées. Dans son œuvre, on remarque qu’il évoquait également une « dipolis » signifiant « emplacement de deux villes », qui étaient certainement Posidonia et Finiki.

Syros et Phérécyde à la période classique

Pendant la période classique (5ème – 4ème siècle av. J.-C.), Syros rejoint la Ligue de Délos, possédant ses propres monnaie et administration, mais à partir du 4ème siècle av. J.-C., les îles des Cyclades tombent sous domination macédonienne. Au cours de la période hellénistique qui a suivi, nous assistons au redressement de Syros, visible à travers les vestiges d’un temple dédié au Cabeiri (culte associé à Héphaïstos) à Galissas et d’autres vestiges au nord de Syros indiquant l’existence d’un sanctuaire dédié à Asclépios.

La grotte de Phérécyde, un autre témoignage historique considérable, tient son nom du philosophe et astronome Phérécyde, ayant vécu à cet endroit au 6ème siècle av. J.-C. et considéré comme l’un des plus grands scientifiques de l’antiquité. Phérécyde, né à Syros, a enseigné à Samos, où l’un de ses élèves n’était autre que Pythagore. Il aurait passé une grande partie de sa vie à Syros, reclus dans une grotte que l’on peut encore visiter aujourd’hui, entre Richopos et Platy Vouni, près d’Ano Syros. En plus d’être un philosophe important, Phérécyde a été l’inventeur de la première horloge solaire, connue sous le nom d’ Héliotropion de Phérécyde.

De l’époque romaine à l’autonomie

L’histoire de Syros se poursuit sous l’occupation romaine (324 – 184 av. J.-C.), avec cette fois, sa capitale située sur le site de l’actuelle Ermoupoli (la ville d’Hermès, le dieu du commerce). Des pièces de cuivre de cette époque y ont été retrouvées ainsi que des pièces d’argent du 2ème siècle après J.-C. témoignant d’un développement commercial certain.

La période byzantine a été ensuite marquée par les raids de pirates, fréquents à cette époque dans la mer Égée, entraînant progressivement l’abandon de nombreuses îles comme Syros. Cependant, des traces d’établissement indiquent que l’île n’a jamais été complètement désertée.

Au début du 13ème siècle, par suite de la prise de Constantinople par les Croisés (1204), Syros a fait partie du duché de la mer Égée (ou duché de Naxos), fondé par l’amiral vénitien Marcos Sanoudos.

C’est à ce moment-là que s’établit une communauté catholique à Ano Syros (qui comptait déjà la petite église orthodoxe de Saint-Nicolas des Pauvres). Le catholicisme s’est progressivement répandu sur l’île, toutefois, le grec est resté la langue principale. Au cours des trois siècles et demi qui suivirent, Syros fut soumise à un régime de type féodal. Plus tard, au 15ème siècle, le duché de la mer Égée devint un protectorat de Venise, pour passer finalement aux mains de Barbarossa et de l’Empire ottoman dès 1537.

L’histoire ottomane de Syros est caractérisée par la réduction des impôts, la liberté de religion et l’établissement de moines capucins et de communautés jésuites, tous ayant imprimé leur marque sur l’île. Malgré les ravages d’une épidémie de peste en 1728, Syros a réussi à retrouver la croissance économique à partir du moment où l’île a gagné son autonomie. La population a rapidement doublé pour atteindre 4 000 habitants, et des développements significatifs se sont produits dans le commerce et la navigation.

Les réfugiés et l’éveil culturel

Pendant la Révolution grecque de 1821, Syros conserva une position neutre et certains privilèges. La destruction de Chios en 1822 et la persécution des Grecs sur les îles de Samos, Rhodes, Psara et Kasos, ainsi qu’à Smyrne et Kydonia (Aivali) en Asie Mineure, ont conduit à une vague massive de réfugiés Grecs, dont de nombreux sont arrivés à Syros. Ces nouveaux résidents contribuèrent au développement rapide de l’île et construisirent des églises orthodoxes, comme l’église de la Transfiguration (la plus ancienne église d’Ermoupoli) en 1824.

En 1823, le premier hôpital de Grèce a été fondé à Syros et en 1833 Ermoupolis est devenue la capitale des Cyclades. L’économie de l’île a continué de croître et les riches migrants ont construit de nombreux hôtels particuliers dans les quartiers aisés comme Vaporia. De même, Ano Syros a commencé sa transformation pour devenir la merveille que nous voyons aujourd’hui.

En 1889, Syros abritait plus de 20 000 habitants, et Ermoupoli commença à se révéler en tant que puissance locale engagée dans l’industrie, l’agriculture, le transport maritime et la construction. Les libertés intellectuelles ont permis la création d’un lycée en 1833 (d’où le grand homme d’État grec Élefthérios Vénizélos a obtenu son diplôme), mais aussi du premier tribunal de district en 1834, de la première chambre de commerce et d’imprimerie, de la première compagnie maritime en 1857 et des premières industries motorisées, tels que les textiles et les tanneries. Le théâtre Apollon, construit en 1864 dans le style de la Scala de Milan, a définitivement scellé la position de Syros comme lieu éminent de culture dans la mer Égée.

Déclin et renaissance au 20ème siècle

Puisque l’équilibre du pouvoir économique et politique en Grèce s’est déplacé vers Athènes et le Pirée au début du 20ème siècle, Syros a progressivement perdu son statut. L’ouverture du canal de Corinthe et le développement de la navigation à vapeur ont entraîné le déclin du commerce maritime à Syros. Par ailleurs, l’occupation de la Grèce par les Allemands en 1941 a provoqué la dévastation économique de la région. Les années d’après-guerre n’ont pas vu la production agricole se remettre, les usines ont fermé et la population de l’île a périclité.

Lentement, cependant, les métiers sont revenus, et l’Université de la mer Égée a ouvert son département d’ingénierie de conception de produits et de systèmes à Ermoupoli en 2000. De plus, la croissance du tourisme, la tradition religieuse et artistique de l’île a repris de la vigueur. L’architecture exceptionnelle des bâtiments publics et privés et la riche histoire de Syros ont redonné des lettres de noblesse à des villages comme Ermoupoli et Ano Syros, considérés comme de véritables musées à ciel ouvert, et qui, désormais, accueillent des centaines de milliers de visiteurs chaque année.

BREVE CHRONOLOGIE

Une brève histoire de Syros

  • 3ème millénaire av. J.-C. : Premiers établissements dès le début de la période cycladique à Kastri et à Chalandriani
  • 2ème millénaire av. J.-C. : Influence des Phéniciens, des Minoens et des Mycéniens
  • 6ème siècle av. J.-C. : Naissance du philosophe Phérécyde
  • 5ème – 4ème siècle av. J.-C. : Syros rejoint la Ligue de Délos
  • 1204 : Premier établissement catholique à Ano Syros par les Vénitiens
  • 1820 : Des réfugiés arrivent d’Asie Mineure et des îles voisines
  • 1833 : Ermoupoli devient la capitale des Cyclades
  • 1864 : Le théâtre Apollon voit le jour à Ermoupoli
  • 1889 : La population atteint 22 000 habitants
  • 1905 : Naissance du compositeur de rébétiko Markos Vamvakaris à Ano Syros