HISTOIRE
L’histoire d’une reine
Les découvertes préhistoriques dans les régions de Halandriani et Kastri ont démontré que Syros est habité depuis le 3e millénaire avant JC et avait une activité commerciale importante tandis que les divers éléments de preuve de l’existence de plans de métallurgie témoignent des liens de l’île avec l’Asie Mineure. Au cours du 2e millénaire, Syros tomba sous la domination des Phéniciens, de la Crète minoenne et des Mycènes tandis qu’au 1er millénaire l’île rejoint les îles Ioniennes. Du 7e au 3e siècle avant JC, on retrouve des vestiges de petits villages et régions rurales dans différentes parties de l’île.
Au cours de l’époque classique et hellénistique, Syros rejoint l’Alliance Athénienne avec sa propre monnaie et administration tandis que l’époque hellénistique redonne vie aux découvertes des temples.
Les pièces de monnaie en cuivre de l’époque romaine découvertes sur l’île et la mise en circulation de pièces de monnaie en argent au 2e siècle avant JC témoignent du développement commercial alors que les pirates envahisseurs de l’époque byzantine causent l’abandon de l’île. Syros s’inscrit bientôt dans la mer Égée et la première colonie catholique d’Ano Syros est implantée sous le règne des Vénitiens.
Durant la période ottomane, Syros entre dans une nouvelle ère caractérisée par la réduction des impôts, la liberté de culte et l’établissement de moines capucins et de Jésuites qui laisseront leurs empreintes individuelles sur l’île.
En 1728, l’île est frappée par la peste mais elle atteint une croissance économique lentement et progressivement jusqu’au 19e siècle et s’oriente vers l’instauration d’une autonomie et d’une assemblée publique. La population de l’île double, atteignant 4000 habitants et commence à montrer des progrès considérables dans les domaines du commerce et du transport.
Pendant la Révolution grecque de 1821, les réfugiés des îles voisines telles que Chios, Smyrni et Psara ont trouvé refuge sur l’île où ils ont bâti les premières demeures, le premier temple orthodoxe et transforment lentement Ano Syros en une cité des joyaux, caractérisée par son esprit dynamique et son architecture grandiose, une cité qui encourage les activités qui ont commencé à prospérer lentement et constamment. Comptant 22000 habitants en 1889, la ville d’Ermoúpolis devient une superpuissance engagée dans les activités de fabrication, de transport, de construction et de tannage tout en favorisant la liberté intellectuelle par la création d’écoles, d’associations et de théâtres, à l’instar du théâtre d’Apollon, qui ont commencé à s’épanouir rapidement.
Le 20e siècle, toutefois, se présente sous de mauvais augures pour l’île, le pouvoir acquis par Athènes et Le Pirée, l’ouverture du Canal de Corinthe, le développement de la navigation à vapeur et l’occupation allemande en 1941 entraînent lentement son anéantissement complet.
Après l’occupation, la production agricole limitée se poursuit alors que les usines commencent à fermer les unes après les autres et que la population de l’île diminue jour après jour.
Mais l’esprit et la tradition artistique de l’île commencent à attirer des touristes d’un niveau culturel et social élevé. Les demeures exceptionnelles ainsi que l’architecture unique des édifices publics à Ermoúpolis font penser à un musée en plein air qui commence à être lentement reconnu par les visiteurs ininterrompus.